PICOTTINE revient d'un long voyage




Deux tribus de chats vivant sur 2 continents ont pour maître deux passionnés.

Ma très bonne amie Patsy et moi, nous sommes des inconditionnels sur le comportement de leur vie.

Avant tout nous les aimons, chérissions, et nous désirons vous faire partager la beauté de la vie féline.

Dans le texte qui suit, Patsy raconte l'histoire de la stérilisation de la toute dernière chatte des montagnes, la petite Picottine.

Grand merci Patsy de Belgique pour ces écrits qui deviennent presque un Conte d'Enfant.


André

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Mercredi 4 avril 2012

5500 km, un océan … Picottine & Mon Cher Ami André

Picottine est la dernière petite chatte arrivée encore chaton, à l’automne 2011 à Tewkesbury, chez mon grand ami André Paillé.
C’est sa Mère, la belle Noiraude qui l’a conduite, « demandant » à André de prendre la relève, comme elle l’avait déjà fait avec la belle Moppette, Boule de Neige & le tendre Tommy.
Noiraude est une chatte libre, très sauvage et insaisissable.
Lorsque Noiraude veut placer un de ses chatons, elle l’amène chez André.
Picottine toute petite qu’elle était, a rapidement compris comment les choses se passaient chez André et très vite elle s’est intégrée, trouvant sa place dans la tribu de Skoulouloux sur la montagne.
« Skoulouloux » est synonyme de chat.
Ce nouveau mot venu un jour spontanément aux lèvres d’André, est demeuré et a fait son chemin.
Les « Skoulouloux » sont « les chats », mais depuis, il y a la montagne Skoulouloux, la forêt Skoulouloux, l’Auberge Skoulouloux, l’esprit Skoulouloux et bien entendu un « clan Skoulouloux ».
Voici pour situer un peu, et pour situer d’avantage, la montagne Skoulouloux se trouve à Tewkesbury au Québec soit à +/- 5.500 km de distance de Bruxelles, avec l’océan Atlantique.
Picottine très indépendante, mène sa vie comme elle l’entend, s’en allant très tôt le matin après avoir déjeuné et revenant en fin de journée, manger et passer la nuit avec tout le monde.
Picottine est ravissante et elle fait des ravages auprès des matous du coin.
Il n’a pas fallu longtemps, pour que Picottine ramène ses prétendants à la maison.
Des matous plus beaux les uns que les autres, notamment Queue-Noire et Chabada, qui n’ont pas hésité à profiter du confort que Picottine leur offrait, euh, enfin c’est surtout André qui offre tout cet espace très confortable.
Cela ne faisait pas l’affaire de tout le monde dans la tribu, que Queue-Noire et Chabada s’installent certaines nuits sous le balcon aménagé, comprenant même des coussins chauffants.
Il est possible que Tommy au caractère pacifique et n’étant pas territorial, ait décidé de prendre ses quartiers d’hiver plus loin, à cause de cet afflux de matous, parce que nous ne l’avons plus revu depuis fin octobre, début novembre 2011.
Nous espérons de tout cœur, le voir réapparaître avec le printemps ...
Notre Picottine avait pris beaucoup d’assurance.
Elle restait toute petite, mais devenait néanmoins une jolie chatte.
Il était prévu par André, de la faire stériliser au printemps 2012.
C’était mieux d’attendre que la douceur soit installée, il fait très froid au Québec et la nuit la température peut descendre pas loin des – 40°
Picottine trimballant sa meute de prétendants allait pourtant bouleverser le calendrier, il semblait que ses flans prenaient des rondeurs.
André l’observait chaque jour et la voyant au travers de nos échanges, j’en arrivais à la même conclusion qu’André, Picottine attendait probablement des bébés.
La tribu d’André est de 12 magnifiques petits félins, une belle tribu qui ne peut s’agrandir indéfiniment, d’autant que Noiraude, notre sauvage insaisissable, risque fort d’encore lui amener l’un ou l’autre de ses beaux chatons.
André ne pouvait attendre l’arrivée du printemps, plus tardif qu’à Bruxelles, il fallait faire stériliser Picottine et la décision fût prise de ne pas perdre de temps et il prit rendez-vous avec la clinique vétérinaire.
Picottine petite chatte libre ne se laisse pas approcher et prendre comme un chat « domestique ».
Le dimanche 25 mars, tôt le matin André prépara la trappe, afin d’y attirer Picottine avec sa nourriture.
Rien qu’à la vue de la trappe qu’elle ne connaissait pourtant pas, Picottine prit ses pattes à son cou et s’en alla sans demander son reste et sans avoir déjeuné.
Ouf, les choses ne s’annonçaient pas des plus faciles, sans compter les interférences des autres Skoulouloux qui pouvaient se trouver au beau milieu du jeu de quilles
Cette journée sembla très longue, en pensant à Picottine partit le ventre vide.
On ne pût s’empêcher de douter de la réussite de sa capture, serait-elle aussi insaisissable que sa Noble Mère Noiraude ?
Picottine est réapparue en soirée et André lui servit un copieux repas.
Le lendemain André laissa la trappe sans activer le mécanisme automatique de fermeture et eut la surprise de voir Picottine y entrer un moment pour y manger.
Ah, l’espoir revenait !
Alors qu’il faisait encore nuit mardi, André décida de tenter sa chance avec Picottine.
Tous les chats dormaient encore, seule Picottine était réveillée, venant chercher son déjeuner avant de s’en aller en forêt, et elle entra dans la trappe armée cette fois-ci, qui se referma sur elle.



Ah, quelle émotion, le cœur battant André recouvra la trappe et la rentra dans la maison pour attendre l’heure de pouvoir conduire Picottine à la clinique.
De l’autre côté de l’océan, mon cœur battait aussi fort que celui d’André, en apprenant la capture réussie de la petite puce.
Picottine était à jeun et serait opérée dans la journée.
C’était sans compter avec les imprévus, une urgence avec des animaux blessés dans un accident, obligea les vétérinaires de la clinique à reporter au lendemain toutes les opérations de la journée, Picottine reçu à manger, et l’attente commença.
Nous avions hâte de savoir l’ovariectomie terminée et réussie.
Enfin, André reçut le coup de téléphone attendu le lendemain, tout c’était parfaitement bien passé. Picottine allait très bien.
Elle était bel et bien gestante depuis un mois, elle aurait eu 5 chatons.
Le retour de la petite était fixé au samedi 31 mars et nous étions tous très impatients de la revoir sur la montagne Skoulouloux à Tewkesbury.
André avait cependant quelques inquiétudes, il faisait encore froid, très froid certaines nuits, et Picottine avait l’habitude de partir en forêt toute la journée.
Il ne pouvait s’empêcher d’y penser, ainsi que moi, il ne fallait prendre aucun risque avec la santé et la sécurité de Picottine.
Les journées semblaient longues, nous pensions constamment à la petite chatte.
Nous savions qu’elle était entre de très bonnes mains de bons professionnels, mais elle ne devait rien comprendre à ce qui lui arrivait et devait se sentir fort seule.
Pauvre chérie, elle qui ne connaissait pas les portes, ne cessaient d’en voir se refermer sur elle depuis des jours.
Elle devait être totalement perdue dans cet environnement hospitalier, ne devait plus avoir le moindre repère, même olfactif.
Nous étions très impatients d’aller la rechercher.
Même à plus de 5.000km, je ressentais l’intensité de ces instants, de ces journées, comme si j’y étais.
André ne cessait d’étudier la situation et décida de faire l’achat d’une cage de convalescence, qu’il installerait sous le balcon, pour permettre à Picottine d’être avec les siens et de pouvoir s’apaiser en retrouvant SA montagne et l’odeur de SA forêt.
Enfin samedi arrivait, plus qu’une fois dormir …
La matinée du samedi, André s’activait, installait la cage de convalescence, rebaptisée « Auberge Skoulouloux ».
Tout était prévu, la litière, la nourriture et l’eau, les couvertures et aussi un coussin chauffant.
Tout pour le meilleur confort de Picottine ... Et André n’entendit pas le téléphone sonner et ne s’aperçut pas du message laissé par la clinique sur le répondeur et s’en alla chercher Picottine en avance.
Que nous avions hâte !
C’est en arrivant à la clinique, qu’il fut mis au courant de la proposition de la vétérinaire qui avait vu Picottine vers 10 heures le matin-même, de la garder 2 jours de plus.
Picottine est particulièrement petite, et la cicatrice assez grande sur son tout petit ventre, alors en sachant que Picottine petite chatte libre s’en va la journée entière dans la forêt, il était beaucoup plus raisonnable d’attendre deux jours de plus.
La vétérinaire avait parfaitement raison, mais quelle déception, nous nous faisions une telle joie de son retour.
Pour Picottine cela devait sembler interminable. Cinq jours déjà qu’elle était enfermée, coupée de tout ce qu’elle connaissait, nous étions si tristes pour elle.
Ce samedi semblait ne plus finir et que dire du dimanche, plus long encore …
Il y a des minutes qui sont une éternité !
Enfin, lundi finit par arriver, tout était prêt pour le retour de notre petite chérie, il ne manquait qu’elle.
Le message que j’attendais avec nervosité est arrivé dans ma boite de réception, André était rentré avec Picottine.
Je suivais tout de Bruxelles, son arrivée et ce moment magique où les yeux de Picottine ont reconnu son environnement, les odeurs, sa maison, sa montagne.

Au retour dans la voiture

Picottine reconnait son milieu de vie

Je ressentais un bonheur indescriptible à la vue de ce regard sur les vidéos, quel soulagement, j’étais tellement contente et heureuse.
Picottine entra d’elle-même dans « l’Auberge Skoulouloux » et s’installa sur le coussin chauffant, elle pouvait enfin se détendre, se relâcher, se laisser aller, c’était fini, elle était rentrée chez elle au bout d’une longue, très longue semaine.
Elle était en forme notre très jolie Picottine, il fallait seulement qu’elle patiente un peu pour retrouver sa forêt.
André, voulait s’assurer de son apaisement en retrouvant sa tribu, avant de la laisser repartir.




Toutes les heures il passait la voir, lui parler et même la caresser.
Jamais encore André n’avait pu la caresser comme ça.
Les autres Skoulouloux ne se manifestaient pas pour accueillir Picottine ; elle avait ramené des odeurs de la clinique dont ils avaient le souvenir, et tous se tenaient à distance.
La nuit s’installa.
André avait branché la caméra infrarouge, sous le balcon, afin de voir le lendemain comment la nuit de Picottine c’était passé.
Hier mardi 3 avril 2012, en visionnant les images de la caméra infrarouge, André observa la grande forme de Picottine, ah pour être en forme, elle était en forme.
Durant toute la nuit Picottine a déménagé « ses meubles », retourné ses couvertures, renversé ses croquettes, ne cherchant qu’une chose, comment sortir de l’Auberge
Skoulouloux.

Pauvre chérie, que d’énergie dépensée !
André m’envoya un peu plus tard les vidéos de cette nuit-là, pour que j’arrive à me faire une idée de cette très longue nuit pour les petits félins de la montagne.
Picottine avait reçu la visite de sa maman Noiraude qui s’était couchée sur le second coussin chauffant, disposé à côté de l’auberge Skoulouloux où se trouvait Picottine.
Picottine à tenté de toucher sa mère en passant sa patte entre les barreaux, mais Noiraude est demeurée trop loin, néanmoins avec cette présence rassurante Picottine s’est un peu reposée.

Son grand ami Chamoi, fils de sa grande sœur Moppette, est passé sous le balcon en s’approchant derrière la cage de Picottine, mais est reparti aussi vite qu’il était arrivé, Picottine ne l’a même pas vu, une couverture recouvrait cette partie de la cage.
Il y eut aussi Noiro qui tenta courageusement de venir lui rendre visite, mais il eut la même réaction que Chamoi et quitta très vite les lieux.


Plus tard la petite eut l’immense plaisir de voir arriver son amoureux Queue-Noire, qui resta un moment auprès de son amie. Il se frotta les joues un peu partout sur les barreaux de l’Auberge Skoulouloux, déposant ses phéromones. Picottine était visiblement heureuse d’avoir la compagnie de son ami et tourna sur elle-même pour le lui montrer.
Seuls Queue-Noire et Noiraude étaient restés un moment près de Picottine.
Noiraude et Queue-Noire ne connaissent pas les odeurs de la clinique et ne les redoutent pas, contrairement à Chamoi et Noiro qui ont passés quelques jours à la clinique lors de leur castration.

Ceci explique cela.
Picottine avait bien mangé durant la nuit, avait utilisé sa litière, le moment était venu de lui ouvrir cette dernière porte pour la laisser repartir dans SA forêt.
C’est ce qui fût fait par André quelques instants plus tard, il ouvrit toute grande la porte de l’Auberge Skoulouloux et observa.
Picottine regardait autour d’elle, regardait intensément André, elle le dévorait des yeux.
André l’invita à sortir, et Picottine ne bougea pas, elle ne semblait pas vouloir précipiter les choses, elle se sentait bien avec André.


Alors il se passa une chose encore impossible une semaine plus tôt et commencé la veille, André caressait Picottine. Elle s’abandonnait à ses caresses, offrant sa tête, se couchant sur le dos, se roulant sous sa main, c’était le plus beau des cadeaux que Picottine faisait à André.


Les Calins


André avait adopté Picottine et là, c’était elle qui adoptait André, lui faisant totalement confiance, appréciant le contact de sa main, cette main qui lui ouvrait cette dernière porte.
Près d’une heure s’est passée ainsi, sans que Picottine ne cherche à sortir de son auberge.
C’était un échange d’amour, de tendresse, de caresse, de confiance, et c’était merveilleux.
Finalement lorsqu’André s’absenta un tout petit moment, Picottine est sortie discrètement pour s’en aller dans la forêt.
Picottine venait de retrouver sa liberté en douceur et c’était très émouvant.
Il restait une question, allait-elle revenir, allions-nous la revoir …
Alors André là-bas sur sa montagne Skoulouloux à Tewkesbury et moi ici à Bruxelles avons commencé à attendre le retour de Picottine.
Ce matin du 4 avril 2012, à 10.02h à Bruxelles, 6 heures plus tôt au Québec, André m’envoyait un message …
Il est 4.01 heures du matin, Picottine est à la fenêtre où elle a l’habitude de venir prendre son déjeuner, elle attend sagement que sa Mère Noiraude termine de manger.
Voilà, Ma Tribu du Nord, Ma Tribu de Cœur, avait retrouvé sa quiétude, André pouvait aller dormir un peu, heureux d’être adopté et tant aimé de Picottine et par toute sa tribu de Skoulouloux, ces magnifiques petits félins, nos chats.


Et moi ici …
Je partage intensément, toutes ces merveilleuses émotions qui s’appellent, BONHEUR.
MERCI infiniment André


Mille fois Merci à toute l'Équipe du Dre Guylaine Rouleau
pour tous les soins apportés envers la petite Picottine
opérée le 28 mars 2012
à la Clinique Vétérinaire des Laurentides.
Québec-Canada

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En ce jour du 10 Avril 2012
Picottine a refait ses liens avec les Moppio
Son Grand Ami Chamoi est presque toujours à ses côtés
Il devient son protecteur. Ils mangent ensemble
et partent souvent en cavale sur la montagne Skoulouloux.


F I N